jeudi 1 mars 2007

Ce que je ne ferai pas...

On a tous de beaux principes. Des choses qu'on se dit qu'on ne fera pas. J'ai envie d'en faire la liste ce matin. Rien que pour continuer dans la lignée de poussée négative qui m'anime depuis le début de ce blog. J'ai décidé que je n'allais pas être positive, alors... !

N'empêche, il y a des choses que j'ai dit que je ne ferais pas et que j'ai fini par faire... Ça m'énerve d'avoir à l'avouer mais, c'est vrai.

J'ai dit que je ne mangerais jamais les maudits Smarties bruns dans les boîtes de Smarties... J'ai tenu bon longtemps. Toutes mes années d'école de Ste-Thérèse, entre autres. Et puis, tranquillement, j'ai commencé à tricher, je suis entrée dans le moule. J'en mange parfois (encore ce matin, en faisant le ménage de l'armoire de cochonneries, j'ai trouvé une petite maudite boîte ouverte...) Mais, moi au moins, je ne serai jamais de ceux qui disent qu'ils goûtent tous pareils ! Ah non ! Les bruns sont mauvais. les autres sont corrects.

J'avais juré que je ne sortirait jamais avec un blond. J'ai toujours dit qu'ils ne m'attiraient pas. Et c'est encore vrai, les blonds m'énervent. En général, ils sont comme les belles filles (souvent blondes en plus...): ils n'ont pas besoin d'être fins, intelligents, drôles, d'avoir de l'esprit, de la répartie... Ben non: ils sont beaux ! Je suis persuadée que certaines parties de leur cerveau s'atrophient. Depuis qu'ils sont tout petits, chaque fois qu'ils se sentent un peu seuls, qu'ils doutent, qu'ils ont un manque de confiance en eux ou en leurs charmes, une petite idée géniale se pointe, une bonne blague se glisse et oups, ils entendent: Y est donc beau ! Et POW ! Une cellule de moins pour eux ! C'est le même principe que les fées: chaque fois que quelqu'un dit qu'il ne croit pas aux fées, il y en a une qui meurt. Chaque fois qu'un cerveau de blond pense pouvoir être utile: POW ! Quelqu'un dit "il est donc beau" et cette portion de cerveau meurt ! Pauvres petites bêtes ! Je parle des neurones bien entendu, pas des blonds...

Forcément, à la longue, le cerveau se tanne et se dit: OK, on arrête de se faire aller, il n'a pas besoin de moi, je m'écrase dans le divan, je bouffe des chips avec du chocolat et je me lève seulement pour aller pisser ! (Un cerveau qui pisse... j'ai vraiment dit ça ?)

Bon, tout ça pour dire que je pensais jamais déroger à cette règle: Mais fatalité, bad luck, inconscience ou laisser-aller... J'ai baissé ma garde. J'en ai mangé toute une en pleine face sans voir le coup venir: Je suis avec un maudit blond depuis 15 ans ! Comme quoi, toutes les règles sont faites pour être transgressées.

J'ai aussi dit que j'aurais jamais d'enfants. Bon, en grande partie à cause de mon attitude défaitiste et de mon manque d'aptitude au bonheur. Je me suis dit: Pas besoin de mettre quelqu'un d'autre dans la marde. J'ai assez de misère à me motiver, comment je vais faire pour motiver quelqu'un d'autre ? Et ça se présentait bien, j'ai respecté cette règle jusqu'à mes 30 ans... Pas mal quand même ! Jusqu'à ce que la viarge d'horloge biologique embarque... Ça me fait une belle jambe: C'est pas moi qui ai craqué, c'est mes hormones ! C'est chumique.

Avant, j'avais le beau jeu, j'étais avec des gars dont j'avais la certitude qu'ils ne pourraient pas s'occuper des enfants et donc, je me disais, pas question de faire ça toute seule, je vais virer folle... Puis j'ai rencontré le maudit blond de tantôt, là... Celui qui avait déjà pété une de mes règles principales. Au yâble la dépense ! On est pas à une règle près, je me suis dit.

J'ai dit que moi, je ne répondrais jamais à mon cellulaire quand je suis avec quelqu'un... Ça m'énerve quelqu'un qui prend un appel devant toi, dans ton bureau, au resto ou même une deuxième ligne en attente pendant que tu lui parle... Mais faut que je regarde mon cellulaire quand ça sonne... Des fois que ça serait les enfants que j'avais dit que j'aurais pas... Ou ma mère qui a réussi à ramper jusqu'à son téléphone qui m'appelle en faisant un ACV... On sait jamais !

Je cherche d'autres affaires que j'ai dit que je ne ferais jamais... Ah oui ! J'ai dit que je ne jouerais jamais au golf. Tirer des balles, ça compte pas, ça ? J'y suis allée juste UNE fois et c'était surtout pour être avec le gars qui voulait tirer des balles (Il était brun ). En fait, il m'aurait demandé de jouer au shefferboard, j'aurais dit oui... Le shefferboard, c'est bon ça, j'ai dit que je jouerais jamais à ça, ni le curling... Yark, lancer des bouilloires sur la glace en suit de fortrel et balayer de la poussière imaginaire comme une malade pour rien ? Non merci ! Je l'ai jamais fait ! C,est contre mes principes ! Finalement, c'est rassurant: J'ai quand même des principes, après tout !

mercredi 28 février 2007

La fête de Justine !

Aujourd'hui c'est ton anniversaire, ma Justine ! Je me rappelle tellement cette journée-là ! Suzie, mon Bob à moi, est rentrée en catastrophe à l'hôpital et on s'est tous dit, bon, encore une fausse alerte, ça ne se peut, pas vite de même... Elle va ressortir dans quelques heures, rassurée. Mais non ! Incroyable mais vrai, notre Justine voulait son tour déjà. T'étais tellement pressée de venir au monde ?

Quand je t'ai vu dans l'incubateur... Après 31 semaines seulement de gestation... Tout ce qui a précédé est flou... Je ne sais pas comment j'ai abouti à l'hôpital Ste-Justine, j'y suis allée toute seule en vitesse, tellement pas certaine de ce que j'allais trouver. J'ai couru vers ta mère, ma grande chum de toujours. Celle que j'ai ramassée quand elle avait de la peine, avec laquelle j'ai tellement ri, que j'ai consolé des grands niaiseux, dont j'ai coupé les cheveux quelques fois, que j'ai vue saoûle deux fois (St-Aubin, les nerfs !). Ma Suzie à moi, dans les bras de laquelle j'ai moi-même pleuré, rit, celle qui m'a teint les cheveux 22 fois (dont la fois où j'ai eu l'air d'une chatte d'Espagne... Remember ?) Celle qui me décode au moindre petit ton de voix, qui lit dans mes yeux même quand tout est bien caché... Mon Bob à moi, je suis son gros Mike.

Bref, je ne me rappelle que du moment où je l'ai suivie dans les corridors de l'hôpital pour aller te voir, ma Justine... Elle a mis sa jaquette à l'envers et peut-être son masque, je sais plus... Moi je fixais ce petit tas dans les couvertures vertes... Ce petit bout de toi... Intubée, masquée, en couches démesurée... Ça été le choc ! Je ne m'y attendais pas. Un si petit être. Et là, j'ai vu ma Suzie essayer de te toucher du bout des doigts tellement elle avait peur de te briser. Ça me fait pleurer juste d'y penser. Et j'ai bien essayé de cacher mes larmes mais je n'y arrivais pas...

J'étais tellement impuissante devant ce spectacle que je n'avais presque pas le droit de regarder. Et je me suis dit; Mon Dieu, comment elle va faire ? Comment elle va faire pour survivre dans ce monde de brutes, petite comme ça? Et Suzie était pleine d'amour mais j'ai réalisé quelque chose qui m'a serré le coeur: Ma belle Suzie, si forte ne savait pas comment réagir. Elle ne pouvait pas avoir toute la fierté des autres mères qui venaient d'accoucher en montrant son bébé. Non, elle, elle devait porter en elle un sentiment mêlé d'incertitude, de craintes et une petite part en elle se disait: Qu'est-ce que j'ai fait ? Où j'ai manqué ? Je crois que quelque part, elle a douté d'avoir réussi ton arrivée... Elle aurait voulu s'excuser, mais à qui ?

Parce que nous les mamans, on est tellement moumounes, on se demande toujours si on fait les bons choix, si on agit comme il le faut, on doute, on se questionne et on se remet en question. Et ça, dès que vous entrez dans notre vie. Dès la minute où vous arrivez, quand on vous regarde dans le petit bac à vaisselle transparent dans lequel vous êtes couché à côté de notre lit d'hôpital et l'on se demande: Qu'est-ce que je vais faire avec toi maintenant ? Pire, on se dit: J'en ai pour le reste de mes jours à m'en faire pour ce petit tas de moi !

Je me rappelle de la différence démesurée entre sa main et la tienne. Elle te frôlait et tu sursautais à chaque fois... Je me disais: Touche-la, pose ta main sur elle, pour vrai... Mais qu'est-ce que je connaissais là-dedans ? J'avais ma Éliotte qui pesait 8lbs et 2 onces à la naissance et que j'avais trouvée petite... J'étais toute seule de l'autre côté de vous deux, bien loin de me douter de tout ce qui vous attendait. Ça a pris tellement de temps avant qu'elle puisse te prendre dans les bras, je ne sais pas comment elle a fait pour patienter !

Mais 11 ans plus tard, je te regarde et je me dis que les choses sont bien faites. Je te regarde et je vois toutes les fois où ta mère a eu peur pour toi, tous les escaliers qu'elle t'a évités, tous les poisons qu'elle t'a empêché de porter à ta bouche, tous les petits doigts qu'elle a protégés des cadres de portes, tous les petits nez qu'elle a mouchés, tous les dégâts qu'elle a ramassés, toutes les nuits qu'elle n'a pas dormi, toutes les ceintures de sécurité qu'elle a attachées, toutes les tuques qu'elle t'as mises sur la tête, toutes les petites camisoles qu'elle t'a ajoutées sous tes chandails à col roulés... Tous les sourires qu'elle t'a fait, toutes les fois qu'elle t'a envoyé réfléchir, toutes les bonnes choses pour la santé qu'elle t'a donné (bon, elle a raté son coup avec le chocolat, mais t'as encore le temps d'aimer ça...), tous les gros yeux qu'elle s'est composés, toutes les fois où elle s'en est voulu d'avoir élevé le ton ou perdu patience, tous les ballons qu'elle a soufflés pour ton anniversaire... Tiens, elle doit encore être en train d'en gonfler... Surtout, je veux rassurer ta mère: Elle a fait une maudite belle job avec toi, elle n'aurait pas pu mieux réussir ton entrée dans le monde ! Je t'aime Justine et toi aussi, mon Bob ! Merci d'être là !

lundi 26 février 2007

Les affaires que j'aime pas !

Commencer par la négative. Je le sais, c'est pas très tendance. On doit plutôt trouver le positif en tout (think positive !) et voir le bon côté des choses... J'ai pas été trempée là-dedans, moi. La propension au bonheur, l'aptitude au bonheur, y en a qui l'ont, moi je l'ai pas pas. Je vois d'abord les affaires qui m'énervent. OK, après ça, j'y pense, je me force et je vois les bonnes choses. Je vois les petits détails qui ne brillent pas, qui ne font pas d'éclat... Peut-être que mon cerveau s'excite seulement des choses dérangeantes ? Peut-être que mon scanner personnel est programmé pour voir ce qui ne fonctionne pas ? Je rentre quelque part, je la vois la poussière sur la télé, je les vois les poils de barbe autour du lavabo, je vois le miroir beurré, les miettes sur le comptoir, le cadre croche, l'affaire séchée sur mon couteau supposé être propre, je vois quand quelqu'un essuie le comptoir avec la même guénille qu'il vient d'utiliser pour essuyer le plancher et le bord de mon assiette... Après ça, je vois que la fille est fine et que son chandail est beau, que le gars est drôle... Mais il tinque un peu fort, par exemple...

Je vois aussi des choses qui vont arriver ou des choses imminentes et ça, ça me stresse. Je pourrais m'en foutre, je voudrais ignorer ça, mais non, je les vois et ça me tue ! En général, ça concerne des étrangers, des gens avec qui je n'ai aucun lien, des gens dont je ne devrais pas avoir à me soucier... Mais non ! Je vois le sac à main qui va s'ouvrir, le gars qui marche sur son bord de pantalon, la femme qui a son jupon qui dépasse, le bébé dans le sac dans le dos de son père qui a la tuque sur les yeux et qui essaie de voir, la ceinture qui dépasse de la portière d'une voiture en marche, la porte du bouchon d'essence ouverte, le papier qui va tomber de la poche arrière d'un jeans, l'ado qui marche sur ses lacets dans la gadoue, la mitaine du bébé dans la poussette qui va tomber, la sauce qui va couler du hamburger, la cravate du monsieur qui va tremper dans sa soupe, la porte qui va arriver au nez de la personne suivante, la petite fille qui regarde pas par terre qui va rentre dans la marchette de la madame...

Quand je regarde quelqu'un, je vois son point noir qui ferait un beau Dairy Queen en sortant, son étiquette qui dépasse, son bord de pantalon défait, son manteau qui aurait besoin d'être lavé, la face qu'elle a fait quand j'ai dit telle chose, la manière dont la fille a regardé son chum quand il a pris un autre biscuit, le sourire forcé qu'elle avait quand elle m'a parlé de sa job, ses cheveux qui sont dû pour une teinture, ses ongles qui sont sales, le chapeau qui est trop petit sur son bébé, le soutien-gorge pas de la bonne couleur en dessous de la chemise avec le collet douteux, la marque de bobette sous son pantalon, s'il est circoncis ou pas... Non, non, je me rends pas là, à moins que le pantalon du gars soit vraiment serré... Ou qu'il soit en Speedo, mais que malheureusement pour lui, il n'a pas la shape d'Alexandre Despatie.

Si c'était juste de les voir, ça serait pas si pire... Je pourrais supporter... Mais en plus, j'ai le temps de porter un jugement. Et en général, c'est pas doux. Quand je vois la tite affaire sur le bord de l'oeil de quelqu'un, je me dis pas: c'est un "dodo", je me dis, viarge, il aurait pu prendre le temps de se rincer le visage en se levant ! Quand je vois un gros bleu sur un avant-bras, j'ai le temps de me dire: comment on se fait un bleu là ? Si je vois une mère donner du coke à son fils de 4 ans, je me dis: Ben oui, donnes-y donc une cigarette pis shoot-le donc à l'héroïne un coup parti, ça va être fait ! J'arrête, juste y penser ça m'énerve. Je les vois, ça m'affecte et ça me met mal. Comme Serge Denoncourt qui dit qu'il a honte quand il entend Michèle Richard faire une faute de français dans une entrevue.

Est-ce que c'est une malfonction ? Je ne le saurai jamais. Je sais en tout cas que c'est héréditaire. Ma mère est de même, ma soeur est comme ça. Je pense que mon frère y a échappé. C'est dur à dire, il parle pas... Un vrai gars: s'il parlait, il dirait comme mon chum qu'il aime pas le trouble, les memérages, les critiques... Voyons, moi j'aime tellement ça moi être comme je suis ! Eille ! J'ai-tu choisis d'être née chialeuse, moi ? Ben oui, à la naissance, j'avais deux choix: 1: être aimable et conciliante, aimer la vie, voir le bon côté des choses, être une soie que tout le monde aime et 2: Critiquer, chialer, taper ses nerfs de tout le monde y compris moi-même. C'est évident, j'ai choisi la deuxième option ! Comme n'importe qui de sensé l'aurait fait, voyons ! Une folle dans une poche ! Demain matin, on me demanderait de changer, je bougerait pas ! Je me sens tellement bien comme ça, l'esprit toujours occupé !

C'est quoi déjà la blague ? La différence entre une vache et une blonde? La neurone qui l'empêche de chier partout. Je prendrais le cerveau d'une blonde moi ! Ça serait plus reposant, me semble !