mardi 17 juillet 2007

L'amitié Ennego !

J'ai lu le blogue de mon amie Anne-Marie et ça m'inspire. Est-ce que j'ai le droit de dire mon amie ? J'sais pas. Légaré dit que ça prend 20 ans pour appeller quelqu'un un ami. On a pété la limite lui et moi. J'ai le droit de dire que t'es mon ami, stie Légaré ! Pour Anne-Marine, faudra attendre un peu... Mais ce que je sais c'est qu'Anne-Marie m'a plu dès qu'elle est entrée dans on bureau il y a un an et que je l'aime ben. Comment ne pas aimer Anne-Marie ! Elle est tellement sweet, j'ai pas de mérite !

En vieillissant, les amis se raréfient. Il y a ceux qu'on s'est fait très jeune comme ma chum Bob et même ma voisine Natalie qui est réapparue après avoir roulé sa bosse. On se retourve tout près l'une de l'autre, comme si on tait revenues au point de départ.

J'avais des chums de gars qui sont disparus quand ils ont eu des vraies blondes, pas juste des passes. Jef chez qui je pouvais débarquer n'importe quand... Un jour je suis entrée chez lui et ça sentait bon... Louche, d'autant que sur sa table de cuisine (dégagée...) il y a vait un bol de fruits. Ça ne ment pas comme indices ! Y avait décidément une fille ! Pire; il avait posée une porte à sa salle de bain. Ouaip ! Une fille venait d'entrer... Après ça on s'est vu épisodiquement. Je suis allée le rejoindre en autobus à ... je sais pus le nom de ce petit village. Les gens attendaient la venue du catalogue Sears comme un événement. Je les ai vu débarquer chez Jean-Claude et regarder quel genre de luge ou de trois skis ils alleient s'acheter cet hiver pour descendre la fameuse côte... Et j'ai conduit une moissonneuve batteuse. C'est pas rien. Et ça c'était grâce à Jef qui avait le don de se faire des amis n'importe où.

Pis y avait Stéphane avec qui je suis entrée à Ste-Thérèse et qui en est sorti avant moi. Je débarquais chez lui la fin de semaine quand j'allais à Montréal et c'est chez nous, dans mon petit coin perdu, dans mon bar où le serveur m'apportait ma sorte de bière sans que je la lui spécifie qu'il est débarqué quand il a lu dans le journal que sa blonde s'était fait frapper par un taxi... On a viré des brosses ensemble mais on surtout beaucoup ri.

On a eu notre première job d'écriture ensemble. C'était pas glorieux même si on faisait de la radio et qu'on gagnait notre vie avec notre plume mais coudonc. Y a eu les jours sombres, les jours drôles et les jours bizarres puis il n'y a plus rien eu. Il a eu un fils, j'ai déménagé ses boîtes dans mon Jeep de fif (un Samouraï) et tout s'est espacé. Il s'est séparé, il a changé de blonde a redéménager à Montréal et est devenu "auteur" enfin. Alors on se parle plus, presque rendu gênant de lui envoyer un mail. Je me sens moumoune et nostagique de vouloir aveoir de ses nouvelles. C'est tu niaiseux !

Pis les amis, on se les fait quand on est jeunes. On pense qu'on les aura toujours, c'est ce qu'on se dit. Comme Gilbert qui me disait toujours, on va se voir encore quand on va être des petits vieux pis on va s'embrasser sur la joue avec un petit sourire en coin... Il m'a même pas appellé quand sa mère est morte cet été. Je lui en ai voulu de sacager l'amitié de même. Mais je le changerai pas. J'ai juste pu lui dire que même s'il faisait des niaiseries de même, des fautes d'amitié, il se débarasserait pas de moi. Ça va en prendre pas mal plus que ça pour tirer un trait sur toutes ces années. Peut-être aussi que je suis naïve mais je laisse pas mal de chance aux coureurs.

Je pensais pas possible de se faire des amis à l'âge adulte. Pis j'ai croisé une fille avec laquelle ça a tout de suite cliqué. Ça été comme un coup de foudre. C'est surtout elle qui m'a foncé dessus avec le recul. Je me suis étonnée de pouvoir rencontrer quelqu'un à mon âge et d'en faire très vite mon amie. C'est comme si on avait un condensé de l'amitié en très peu de temps. Elle est entrée dans ma vie avec son chum et ses enfants, j'ai laissé les miens l'aimer. J'ai été crissement échaudée aussi quand ça a pété. J'ai rien vu venir. Et j'ai tout remis en cause, j'ai le sentiment d'avoir été flouée sur toute la ligne puisque cette amitié a pu se changer en haine de sa part. Alors il n'y avait rien de vrai. C'est comme si j'avais été entièrement dupée et ça a fait mal comme une peine d'amour.

Port-au-persil ! C'est le nom du petit village où Jean-Claude a son Bed and Breakfast à la ferme ! Fiou, ça m'est revenu pour rien comme ça, out of nowhere ! C'est tellement beau ! Allez s'y faire un tour et demandez Jean-Claude, il est extraordinaire il donnera votre nom à l'une de ses truites et je vous garantis qu'il la reconnaît après !!

Il y a un réalisateur français ces temps-ci dans La Presse qui parle l'amitié. Je trouve ni son nom ni l'article qui lui était consacré mais il disait en gros qu'on fait des déclarations d'amour mais qu'on en fait pas pour l'amitié... C'est vrai que l'amour se nomme mais l'amitié, ça se vit, ça se laisse aller et parfois, ça se laisse mourir de sa belle mort qui n'a rien de beau, à mon avis. L'amitié nous lasse tomber et nous, pauvres petits incrédules, on la laisse faire mais, parfois, comme aujourd'hui, on s'ennuie d'elle, on la regrette et l'on se demande, est-ce que j'ai tout fait pour la préserver ?