mercredi 22 août 2007

La logique implacable...

Quand ton cerveau a envie de "shirer", de partir sur une track, de déclutcher (wooouh, une chance qu'il y a des mots en anglais dans notre belle langue française...) y a rien comme les enfants pour te ramener.

Je vous fais un best of (encore une formule en anglais...?) Mon fils est en train de déballer l'épicerie qui est étalée par terre, dans des sacs en plastique, pendant que le chien se cherche lui aussi quelque chose à faire pour aider... C'est Daniel qui a fait l'épicerie et qui dirige les manoeuvres, pas assez vite pour fournir les choses qui sortent pêle-mêle des sacs et qui atterrissent sur le comptoir à côté de lui. Et moi, fatiguante, je ne me mêle pas de mes affaires (pas ma faute, je suis une fille, je suis contrôlante...). Je vois mon fils, qui est petit à ce moment, qui pige dans le sac à côté de lui et qui mange des raisins verts. Je lui dit de pas manger ceux-là, de prendre ceux qui sont dans le frigo... Et Pierre-Loup me demande alors pourquoi ? Parce que ceux dans le frigo sont lavés et pas ceux que papa vient juste d'acheter. Alors très candidement mais avec une pointe dans la voix qui laisse percer un : D'où tu sors, la petite grosse ?" Il me demande: mais pourquoi papa il en achète des sales ? Et moi de me retourner vers Daniel: Ouins ? Logique !

Ça c'est le même Pierre-Loup qui a jeté à terre son éducatrice à la garderie un jour. Je viens le chercher à la fin de la journée et la fille m'accroche pour me parler de mon gars. Ah non, pas encore un problème !!! Bon, OK, c'était son genre de pas être comme les autres ou de faire comme les autres... D'ailleurs c'est pas fini, mais bon, c'est une autre histoire.

Elle me raconte que ça fait 15 ans qu'elle travaille dans cette garderie et que ça fait 15 ans qu'elle raconte souvent les mêmes histoires avec les mêmes livres et que depuis ce matin, elle ne pourra plus le faire. Elle a lu une histoire de géant aux enfants et au moment où le géant met la main sur la poignée de la porte de la maison, Pierre-Loup a décroché subitement. Il a fait remarquer à l'éducatrice que son histoire avait pas d'allure parce que la main du géant allait très bien sur la poignée de la porte de la maison mais que c'était impossible vu qu'il était géant, il aurait du être incapable parce qu'elle devait être trop petite... Et vlan, dans les gencives. Retour sur terre.

Et pourquoi tout le monde chez nous dort avec quelqu'un ? Éliotte dormait avec son petit frère, moi je dormais avec son père et lui ? Pas chanceux, il avait sa chambre à lui tout seul.

Et comment ça se fait que on a le droit de manger des cochonneries le soir, nous les adultes ? Et pourquoi je crie pour dire que je suis plus capable de les entendre se crier après ? Et pourquoi moi, la mère j'ai le droit de partir à rire quand ils sont fâchés mais que le contraire est hors de question et un manque total de respect ? Hum ? Pourquoi ? Et pourquoi faut se coucher de bonne heure alors que dans quelques jours, on sera à l'école et que là on n'aura plus le droit de veiller ?

Vivement que l'école recommence qu'on ait plus affaire avec la foutue logique !

mardi 21 août 2007

Courir après sa queue...

J'en ai pas alors quand je cours après ma queue, je cours plus longtemps que les autres... Calvaire, on court donc ben ! Chus tellement tannée de courir ! Je vais relancer la phrase controversée du poète, je vais en faire une nouvelle version: Vous êtes pas tannés de COURIR, bande de caves !!! !

Ça pas de bon sens. Ce qui me frustre c'est que je cours pour des affaires qui n'ont aucune importance, des choses futiles, du monde avec qui j'ai pas envie d'établir de relation véritable, des "relations" justement. Je cours après mon temps et le temps que je voudrais passer avec ma famille, avec mes amis, je le passe dans mon char, entre deux rendez-vous, avec le doc, le gynéco, le garage, la coiffeuse, le bureau, les assurances, l'otorhino, le vétérinaire, le magasin pour les maudites fournitures scolaires différentes pour chacun des trois enfants... Je vois du monde inutile dans ma vie personnelle. Mais je n'ai pas de temps pour aller diner avec ma chum Me, pas le temps de passer l'après-midi avec Pierre, pas un soir de libre pour souper avec ma chum Bob...

J'y pense parce que quand je veux prendre le téléphone pour appeller un vieux chum, une bonne amie qui file pas, je me sens cheap parce que j'ai pas le temps de me déplacer pour aller les voir... Parce que j'ai de la misère à mettre ça dans mon horaire. Et quand je le fais, faut que je cours pour rattrapper le temps que j'étais pas au bureau, en train d'écrire... Ça me frustre.

J'ai aussi peur de me retrouver un jour, assis dans une chaise berçante et de me dire, viarge, j'ai pu d'amis, j'étais tellement occupée ! Ou pire, de tomber malade et de réaliser, comme tous mes amis amaldes ont du réaliser, que finalement, mon sens des priorités étaient biaisé, que mes vraies valeurs étaient bafouées, que ma vie était en train de prendre une méchante tangente... Pourquoi ça nous prend un coup de pelle à charbon en arrière de la tête (quand c'est pas en pleine face) pour réaliser que notre vie était en train de nous filer entre les doigts ? Le pire c'est que je le sais, je l'entends tous les jours, mais faut que je vous laisse, faut que je me dépêche de rentrer chez nous, parce que ma mère garde et que je veux pas ambitionner sur sa grande générosité pis en plus, faut que j'aille échanger un livre d'école et je sais pas quand je vais aller magasiner pour trouver mon kit des Gémeaux... Ben oui, je vais aux Gémeaux, mon émission Tête Première est en nomination... Une belle soirée avec des tas d'inconnus ou des collègues de travail; c'est l'fun ça pour une fille qui a jamais le temps de sortir !
De quoi je parlais déjà ???