lundi 10 septembre 2007

Faut que je vous raconte...

Je suis allée à la remise des Prix Gémeaux hier. Ça c'est le bout glamour. Je devais voir une bonne amie à moi qui, pour des raisons de job était là, elle aussi. On s'est dit, on va en profiter pour se voir vu qu'on a jamais le temps. Je l'ai croisée pendant le repas donné à la soirée. On s'est jasée puis on s'est dit on va se revoir au party.

En fait je vais vous raconter l'histoire comme si je la lui racontais car j'ai comme le sentiment qu'elle ne se rappellera pas tout...
Je ne t'ai pas revue jusqu'au moment où j'étais sur le point de partir. Je faisais un troisième tour de la salle avec une autre fille qui a avit perdu sa veste en cachemire... Elle la trouvait pas drôle, je lui ai dit peut-être que quelqu'un qui était avec nous l'a ramassée en se disant c'est à une de nous... Bref, en cherchant je t'ai revue. T'avais l'air perdue... Il a fallu que je te mette la main sur l'épaule pour que tu me vois. Je t'ai demandé si ça allait. T'as sourit et tu m'as dit, j'ai perdu ma sacoche. Avec la face d'une petite fille. Ça été compliqué de savoir de quoi elle avait l'air. T'as d'abord dit dorée, puis finalement beige... On a fait le tour de où tu pensais l'avoir laissée puis tu t'es dirigée vers l'autre côté complètement et là, j'ai eu la certitude que tu étais pompette et qu'il ne fallait pas que je te laisse partir toute seule.

J'ai dit aurevoir à l'amie qui cherchait son cachemire et j'ai entrepris de trouver ta fameuse sacoche ! Je suis revenue vers toi et je t'ai demandé où tu pensais l'avoir laissée. Tu m'as pris par la main et tu t'es mise à danser. Plus je te disais qu'il fallait qu'on la retrouve, qu'il te fallait les clés de chez vous et tes affaires pour rentrer chez toi plus tu souriais et tu dansais en haussant les épaules. La première chose que j'ai su c'est que tu étais assise sur un tabouret, l'air très digne, à écouter la musique et à regarder les gens danser. J'essayais de voir la couleur de tes souliers sachant très bien qu'une fille qui se respecte a des souliers qui matchent la sacoche...

Ça serait pas plutôt "tan" que beige, ta sacoche ?
-Non, est beige.
-Mais il y en a une tan là-bas...
-Non, la mienne est beige.

Finalement j'ai réussi à te faire lever et je t'ai montré la fameuse "tan", à deux pas de nous sous une table. Eh oui, c'était la tienne. Je l'ai ramassée et là, tu l'as mise autour de ton cou en la serrant contre toi et, heureusement, t'as été d'accord sur deux choses. Un: fallait s'en aller et deux: c'était certainement pas au volant de ta voiture que tu partirais d'ici.

Alors on a entrepris de sortir du Palais des Congrès. C'est grand en esti le Palais des Congrès.. . Et il y a des marches en esti aussi. On a tellement ri en descendant les marches, t'étais drôle à mourir parce que tu prenais conscience de comment c'était pas évident de descendre ça, saoûle et en talons hauts en plus... On a descendu deux escaliers puis j'ai trouvé un ascenseur. Fiou !

Arrivées en bas, il restait tout le Palais à traverser vers Viger. C'est comme un grand centre d'achats vide. Et bon Dieu, c'était pas évident de te soutenir, de tenir ma sacoche et de te maintenair dans la bonne direction. T'as fait tellement de pas de côté qu'on a du faire deux fois la distance qui nous séparait de la porte. Arrivées à la porte dehors, pas un chat et le stationnement était bien entendu de l'autre côté complètement. On a marché encore, en riant comme deux bonnes. T'étais pissante. Et c'est là que t'es tombée comme de la guénille sur le trottoir. J'ai pas pu te retenir et ton front et ton nez ont rencontrés le trottoir. T'as surtout senti le front. mais t'avais une bonne égratignure sur le nez. Elle sera là sans doute pour quelques jours. Je t'ai retenu de te relever tout de suite. Je t'ai enlevé tes maudits talons hauts, j'ai repris ta sacoche, je me suis écrasée à terre avec toi le temps qu'on arrête de rire et qu'on reprenne notre souffle pour te relever. Et t'arrêtais pas de dire: Ça pas de bon sens !

On a marché ensuite jusqu'à ma voiture, tu t'inquiétais de la tienne, j'ai dit elle va t'attendre demain dans le stationnement. Et là, on était pas au bout de nos peines parce que tu t'es mise à bailler.
-Tu t'endors pas, je n'ai aucune idée de où tu restes, il faut que tu me guides, restes éveillée. Tu sauras me dire ?
-Ben oui, ben oui, ben non je vais pas m'endormir mais je suis tellement fatiguée. J'habite Beaconsfield.
-La ville ou la rue ?
-La rue, (ben voyons !) c'est dans l'ouest complètement.

On est parties, j'ai trouvé moyen de tourner sur un sens unique en suivant tes indications, j'ai croisé un autobus qui gesticulait après moi mais bon, quand on a tourné, il n''y avait pas d'indication de sens à cette intersection. Ensuite j'ai pris Sherbrooke, Sherbrooke va dans l'ouest non ?

Tu baillais encore et là, bonjour les explications, t'étais assez vague merci. À un moment donné j'ai décidé de te dire à haute voix les rues pour savoir si j'étais dans la bonne direction.
-Tu me diras si ça te dit quelque chose OK ?
-OK.
Metcalfe ?
Oui
Peel.
Oui.
On est dans la bonne direction ?
Oui.
C'est dans combien de temps ?
Afff, trois quatre rues...

15 rues plus tard...

-Je tournerais ici.
-Ici à droite ?
-Oui.

On tourne, on se retourve dans un petit coin perdu de Westmount. Je décide de revenir sur Sherbrooke.

Est-ce qu'on est dans la bonne direction vers chez toi ?
-Ma maison est par là...

Et tu me pointes derrière nous. Rassurant ?!!!

-Alors on est pas dans la bonne direction ?
-Non, non, on est correct, c'est par là, continues...

Et là t'as pointé la direction qu'on avait...

- Ah, l'autoroute, tu vas prendre ça vers chez vous.
-Mais avant, je vais te reconduire chez vous...
-Oui mais toi, pour t'en retourner, c'est par ici.
-Après, quand tu seras chez vous. Moi ce qui compte c'est que je te ramène chez vous.
-Mais laisse-moi ici, je vais prendre un taxi, chus rendue et toi tu peux prendre l'autoroute.
-Si j'étais dans l'état où tu es, j'aimerais que tu me ramènes chez nous, saine et sauve, alors je te ramène chez vous... C'est ça qui m'importe.
-T'es tellement fine.
-Ben non. T'es mon amie. Je vais m'arrêter ici pour demander c'est où Beaconsfield.

Il y a vait une ambulance avec un gars qui sortait du dépanneur. (Au pire il pourra nous aider...) Je lui ai demandé si c'était la bonne direction. Tu lui a dit oui, il a dit oui et vous avez conclu que c'était pas loin d'ici.

-Y a pas quelque chose que tu reconnais ? Un commerce, un autre nom de rue (je continuais d'énumérer tous les noms de rues qu'on croisais, tu me reprenais sur l'accent quelque fois et tu me disais toujours un beau Oui !, bien franc )
- Y a un Duncan au coin de chez nous.
-Bon ! (Enfin, un indice !) Et quand je verrai le Duncan, c'est à droite ou à gauche ?
-À gauche !
Yes !

On a été suivi un petit bout par une voiture de police, j'espérais qu'en attendant au feu rouge il ne nous soupçonne pas d'alcool au volant vu ton état... Je l'ai laissé nous dépasser.

Et là, au bout du tunnel, une petite lumière, j'ai vu un Duncan au loin. Ça y était, la rue Beaconsfield !!!! Alléluia !!!

J'ai tourné à gauche, je t'ai demandé ton adresse, tu m'as dit c'est ici ! Je me suis garée en double et j'ai fait le tour pour t'aider à descendre. C'est là que t'as eu une petite insécurité.
-Mes souliers ? Comment ça se fait que j'ai pas de souliers ?
-Je te les ai enlevés.
-Sont où ?
-Dans ma sacoche !
-Hein ?
-Comment ça ?
-Laisse-faire, on est rendues !
-J'vas les remettre.
-Non, on est devant chez vous, laisse-faire ça et viens t'en..
-Non, non, j'vas mettre mes souliers.

Plouc, t'en avais déjà un soulier d'enfiler. Je t'ai soutenu pour les 5 minutes que ça a pris pour glisser ton pied dans l'autre, rien à faire pour te contredire. On est parties dans une direction avant que je me rende compte qu'on était pas dans la bonne direction. J'ai trouvé l'adresse, t'as sorti tes clés et là, j'ai eu une petite angoisse.

-Est-e que t'as un système d'alarme ?
-C'est correct.
-Non, mais est-ce que tu sais si tu as un système d'alarme ?
-Non, non, c'est beau.

Heureusement rien n'est parti. Je suis allé aux toilettes, il n'y avait plus de papaier de toilette et j'ai gardé la porte ouverte pour te suivre des yeux. Je t'ai regardé le nez... Tu as jeté un coup d'oeil dans le miroir de ta chambre.

-Youps ! J'pense que ça va paraître demain...
-Ouins... Et les autres jours aussi. C'est un peu compliqué à expliquer au bureau, mais bon.

-Bon, je te couche ou t'es correcte ? Tu veux que je t'aide ?
-T'en as assez fait de même, tu peux y aller.. J'vas y arriver. T'es ben fine.
-Ben non, c'est normal. Y était pas question de te laisser de même, quelqu'un aurait pu abuser de toi.

Je t'ai fait barrer la porte derrière moi. Toutes les lumières étaient allumées quand je suis partie mais on, t'étais chez toi, en sécurité. J'ai eu mal aux joues tellement on a ri et en plus, j'ai souris tout le long dans l'auto en m'en revenant.... Quand je suis entrée dans mon lit à trois heures, trois heures et demi, j'étais fatiguée morte mais fallait que je raconte ça à Daniel. Il a juste sourit et dit:
-hum, hum.. Fais dodo là.

Fiou ! Quelle soirée. J,ai hâte que tu me donnes des nouvelles... Pour voir comment t'as récupéré et de quoi tu te rappelles.

Je t'imagines ce matin dans ton lit:
-qu'est-ce qui m'est arrivé ? J'ai une poque dans le front, le nez écorché, les pieds sales et où est mon viarge de char ?